J’ai lu deux fois Le temps des roseaux, et j’y retournerai, tellement le récit, la vie, l’amour, l’intention de saisir l’existence y sont intenses. Au cours de mes deux lectures j’avais besoin de m’arrêter un long moment, parfois une journée, pour laisser entrer en moi la force dégagée par le récit. En reprenant la lecture je cherchais ce qui pouvait appartenir à Jani et ce qui appartenait à son imagination. Et je retrouvais l’écriture d’une vraie poétesse et romancière, si belle, si juste que l’on se demande si les personnages ont vraiment existé ou sont imaginaires – au fond peu importe – car il se dégage de chacun un désir de vivre ses sentiments, ses amours librement et pleinement, et avoir de la considération pour les autres, de les comprendre, de les accepter et de les aimer tels qu’ils sont, selon la circonstance avec les sentiments amoureux réciproques.
Il y a tellement de puissance, de détermination dans Le temps des roseaux que je pourrais parler longuement de mes ressentis de lecteur. Bravo pour avoir su écrire ce livre roman/poésie, ou l’inverse. J’ai un faible pour les Chants d’Aurelio.
La construction de l’ensemble – récit et poésie – est réussie.
L’épilogue synthétise bien la nature de chaque personnage, sa personnalité, ses aspirations face à l’existence. Et aussi ce lieu magique où,
« Les bruants des roseaux font silence et les aigrettes se posent en
silence blanc. La Mort est sublimée et le voyage de l’âme vers le
mystérieux cosmos devient alors manifestement crédible. »
Claude Haza