D’encre et d’encore, un beau titre très instinctif comme l’écriture du livre envoûtante dans sa spontanéité, ce cri qui surgit du fin fond de la peinture. Les tableaux doivent avoir beaucoup de force pour engendrer un tel texte, de la même texture, sauvage et si naturelle qu’elle foudroie.
“A l’ouvrage, un dialecte, une sorte de patois intime, s’échange avec l’œuvre et celui qui la conduit, le pouvoir d’un mystère ensorcelant. Il faut se laisser posséder.”
Les phases saisissantes et d’une vérité qui prend à la gorge donnent vraiment envie de voir les tableaux dont elles sont issues comme une lave intime qui jaillit du pinceau tout en le tenant serré au plus profond de soi.
“Retourner les gants, la terre et la fesser pour l’assouplir, retourner les mots, le sens en contre-sens, contredire c’est beau, c’est dire contre.”
Je suis très frappée par l’active sincérité des écrits de Lydie Arickx. Comme les lettres de Van Gogh, bien souvent les textes des grands peintres débordent d’une vérité brûlante qui leur vient d’échapper à la pensée en passant plus instinctivement par les yeux, par la main et par le corps.
La peinture donne une écriture sauvage plus près des origines, une langue qui précède la pensée conceptuelle, explicative.
C’est vraiment un texte qui fait du bien par son émergence brute et neuve.
Anne-José Lemonnier