C’est à Saint-Nic (Finistère) qu’Anne-José Lemonnier a posé ses valises. L’ancienne bibliothécaire à Châteaulin ne concevait pas de vivre loin de la mer. Cet état presque fusionnel avec le milieu marin l’inspire et la transporte. La poétesse a publié Au clavier des vagues.
Le recueil joue une partition avec l’océan et les paysages de la presqu’île.
« Un pays qui vous tient comme un regard d’ami. Anne-José Lemonnier use des mots comme un chat fait de son corps avec grâce », commente son ami, l’écrivain Guy Goffette.
Au clavier des vagues propose 70 poèmes avec des mots simples qui racontent des images fortes et sensibles. Une balade rafraîchissante, pleine d’émerveillement, qui entraîne au bord de la mer, sur un sentier ou encore dans un verger. Le paysage local devient le point d’ancrage de sa méditation.
Le prix Georges-Perros en 2005
La poétesse commente son ouvrage comme une « amitié du paysage dans lequel s’inscrit le désir. Des métaphores expriment la réponse parfaite du paysage au désir et la paix rencontrée lors d’une marche méditative. L’environnement du bord de mer est inspirant. La poésie du regard comble les journées et nourrit les émotions. »
Cet ouvrage contemplatif se lit comme un tableau vivant et une bouffée d’oxygène en cette période compliquée. Privée de salon littéraire, l’écrivaine regrette la petite mort sociale de cet enfermement. L’horizon marin devient alors sa ligne de survie.
L’auteure a déjà publié quatorze ouvrages. Le prix de poésie Georges-Perros lui a été décerné en 2005 pour Falaise de proue. La poésie est une seconde nature. « J’ai commencé à écrire très jeune. Mon père nous lisait Rimbaud et Baudelaire au cours des repas », se souvient-elle.
Dans un autre genre, Polyphonie des saisons, publié en 2018, est un récit poétique étonnant, racontant la vie quotidienne de son aïeule Angélique dans son jardin, son « missel du quotidien », au bord d’une falaise et face à la mer, bien sûr !
OUEST-FRANCE, article paru le 1er avril 2021