AH POURQUOI PEPITA

Il est venu m’embrasser cette nuit dans mon rêve.

J’étais dans une chambre d’étage bien sombre, accoudée à la fenêtre ouverte. Lui, de l’autre côté, juché sur une échelle pour arriver à ma hauteur, dans un grand soleil de matinée. Derrière lui, dans la ramure d’un cerisier, une femme au chant d’oiseau. Lumineuse et gourmande, elle habille la frondaison d’une profusion de petits fruits rouges. D’un geste du menton, il me désigne la gloire de Pepita en robe blanche et sandales dorées. En souriant, elle se dissout dans la lumière.

Le jour où elle viendra me chercher, j’aimerais bien qu’elle vienne avec sa robe blanche et ses sandales dorées.

Ah-pourquoi-Pepita-sans-répit-m’épies-tu ? Autour de la chanson « aux syllabes énigmatiques », un récit comme une comptine en huit séquences, pour apprivoiser la mort et honorer la vie à travers le portrait peint à « l’humour tendre » d’un père disparu conjugué par Françoise Moreau au présent du cœur.