De ce qui est arrivé à Lydie Arickx, elle en a fait comme l’écrit Pierre Péju dans sa très belle préface, ” quelque chose”, et ce quelque chose, ce livre, son livre, saisit par la force d’évocation de tous les moments traversés, qu’on partage, ou qu’on reconnaît, comme moi, comme d’autres.
Chaque phrase est une peinture, non pas celle qu’elle offre, exposée, une autre, nouvelle, aussi violente.
“La route a le soleil en face”, ou “les regards s’interrogent. On dirait une rafle d’animaux dans la même cage.”
“Ça sent la mort”
“une femme africaine comme un totem en pleine forêt équatoriale” etc…
Les nombreux points d’exclamation dans ce cas ne sont pas nécessaires me semble-t-il.
Annie Ernaux