Azalaïs est un des grands et vrais romans de la rentrée littéraire.

Azalaïs, le premier roman de Catherine Hervoüet des Forges, porte en sous-titre « nouvelles du temps des Cathares ».

 

Dix nouvelles le composent, toutes centrées autour d’un personnage et paraissant venir jusqu’à nous comme apportées par un écrivain-troubadour dont nous attendions impatiemment la venue pour apprendre enfin ce qui se dit, ce qui se fait, ce qui se trame au beau pays de Raimon VI, comte de Toulouse.

 

Dix nouvelles croisent, entrecroisent et filent les histoires d’ici et là et la grande Histoire occidentale.

Féodaux bien rustres et fort chevaleresques, dames sensibles et fortes de caractère, jeune fille de haut parage ou de bas lignage rêvant de bonheur, paysans truculents et paysannes vigoureuses, chanoines riches et lascifs, curés de paroisses pauvres et soucieux de leurs ouailles et bien sûr, dans le réseau complexe des imbrications sociales et politiques, les Bons Hommes et les croyants gagnés par la soif d’humilité et de pureté évangéliques que l’Eglise de Rome et le roi de France s’apprêtent à éliminer sous prétexte d’hérésie : tout un monde médiéval vit ses derniers espoirs et ses derniers bonheurs, dans la crainte des périls pressentis alors que la nature si belle inclinerait aux choses simples et à la contemplation… Mais la soif du pouvoir et des richesses veillent aux bastions de Satan avant de fondre sur le pauvre monde.

 

Bien vieille histoire toujours neuve que celle des Cathares dont nous vivons les prémices dans un récit qui rend charnellement sensible la montée parallèle des périls et de l’angoisse.

 

Azalaïs est un des grands et vrais romans de la rentrée littéraire.

 

Yannick Pelletier / Ouest-France 2 et 3 octobre 2004