C’est beau, violent, remuant, inattendu et franchement à contre-courant.

J’ai dévoré ce livre d’une traite, plein soleil loin de l’ombre.

 

C’est là où l’écriture est magnifique. Sobre, économe de mots et d’incitations.

 

Le lecteur navigue à vue de son vécu et de son ressenti.

C’est pour ça que le puzzle mémoriel prend tout son sens. Une sorte de reconstruction mentale et induite où l’espace de l’intime du lecteur transgresse le récit et le forge à sa sauce.

Pour tout dire, je suis épatée par un degré d’anticonformisme et par le respect inouï (et la confiance surtout) que Elisabeth Laureau-Daull porte à ses lecteurs.

 

J’aime cette idée d’empreinte mémorielle universelle déconstruite puis rassemblée par des lambeaux de vérité.

Comme, quelque part, l’essence des anciennes tragédies grecques, qui fonctionnaient davantage par imprégnation quasi mystique de leur public que par imaginaire fictionnel.

 

Bref, c’est beau, violent, remuant, inattendu et franchement à contre-courant de tout ce que j’ai lu ces derniers temps.

 

Carine CLAUDE / Journaliste 24-04-2018