Chaque page est nourrissante de foi et pousse à la réflexion dans le contexte présent.

Le Père Gérard Bessière est bien connu pour avoir été journaliste à La Vie, éditeur au Cerf et auteur de nombreux livres, souvent centrés sur le Christ, comme Jésus le dieu inattendu (éd. Gallimard, coll. Découvertes, traduit en 14 langues), et, aux éd. du Cerf, Jésus selon Proudhon, Prier comme Jésus, Jésus insaisissable, Jésus est devant

 

De Gérard Bessière, un deuxième tome présentera ses homélies de 1976 à 1992. Ici, ce sont ses homélies prononcées sur quatre années, de 1972 à 1975.

Ces homélies ont été données en des lieux très variés, de Paris à la Haute-Savoie, de la Dordogne à la Provence, de la France à la Belgique… et en des occasions très diverses : des fêtes de Noël à Pâques et à Pentecôte, d’une célébration près de la mer à Nice à une messe à la chapelle des Jeunes aveugles.

Ce choc de Jésus est très sensible en ces prédications très circonstanciées. Elles n’ont pas perdu de leur force, ni de leur qualité suggestive, ni de leur valeur spirituelle et missionnaire. Ces homélies sont scandées par des titres et des sous-titres très alertes. La parole du P. Bessière est toujours chaleureuse et fraternelle, interpellante et encourageante, méditative et poétique.

 

À partir de la Parole de Dieu, il puise dans les réalités de la vie quotidienne et il excelle à tourner l’auditeur vers un avenir que Jésus ne cesse d’ouvrir.

Par exemple, Gérard Bessière s’émerveille devant le lapsus d’un enfant à la confession : «… Je prends la ferme ‘‘révolution’’ » (p. 200). De là, la joie du prédicateur sur « la ferme révolution de Jésus » : celle de l’amour du Père et des frères, celle de la justice, de l’espérance, de la fraternité… Et, à Pentecôte, son exclamation devant l’Esprit saint annoncé par Jésus : « Esprit de Dieu, aigle à la perpétuelle jeunesse, colombe de douceur, initiatives de l’amour, étonnement de vivre, indicible silence… » (p. 116).

 

Grâce à Jésus, la prière est « cette énergie qui doit changer la vie ». Et, confié par Jésus, bien loin d’être « la lourde flotte des Pater » (Péguy), le Notre Père est comparable « au feu et à la force du Vésuve » : « Le ‘‘Notre Père’’ toujours ranimera les hommes de l’avenir, car il est refrain d’Exode et chant de Pâques » (p. 208).

 

L’ouvrage se termine par cette expression du désir de l’être humain si tangible à Noël : « La petite fille Humanité cherche Jésus : c’est en elle que Dieu veut naître. »

 

Le P. Bessière cite volontiers des biblistes comme Von Rad et Jeremias, des théologiens comme Thomas d’Aquin et Moltmann, des philosophes comme Lévinas, mais aussi des poètes comme Shakespeare, Paul Valéry et Saint-John Perse, et des maîtres spirituels comme François d’Assise et Charles de Foucauld… Mobilisés par le « choc de Jésus », de quoi « jouer sa vie sur l’Évangile » (p. 188).

 

Chaque page est nourrissante de foi au Christ et pousse à la réflexion dans le contexte présent.

 

Pierre Fournier / Prêtres Diocésains N° 1555 – novembre 2019