Comme s’il était inutile de combattre les certitudes du destin.

C’est le court récit d’une rupture.

Une de plus dans la littérature, qui en a toujours fait ses choux gras.

Une de trop ? Pas forcément. Sous la plume de Marie-Hélène Bahain (à qui l’on devait, l’an passé, l’excellent Arbre au vent), cette séparation prend la forme d’un labyrinthe, où le lecteur cherche sa voie en même temps que les deux personnages.

 

Elle marche, elle rêve, elle vit dans et, autour de cet homme que l’on entend parfois jouer au piano. Comme unique ligne de fuite, un petit carnet à l’intérieur duquel une nouvelle existence semble sécrire.

Celle d’une autre femme. Soudain libérée contre son gré d’un amour dont elle n’imaginait pas qu’il puisse être une prison.

 

Alors, les liens si longtemps inextricables vont se distendre, sous le coup d’une force plus grande que les serments et les souvenirs. Pas de cris, pas de menaces.

 

La rupture chez Marie-Hélène Bahain se fait dans la mélancolie, dans la fatalité, presque dans la paix.

Comme s’il était inutile de combattre les certitudes du destin.

Bercé par une écriture sereine et ample où les mots ont pris le parti de la poésie au détriment de la réalité, on assiste au naufrage d’un couple sans en éprouver la douleur.

 

A Nous Paris / Semaine du 1 au 7 mai 2006