Les amours malheureuses du philosophe Auguste Comte

La vie sentimentale du philosophe Auguste Comte est plutôt incompréhensible. Elisabeth Laureau-Daull, qui enseigna la philosophie, en tire un récit rythmé et savoureux dans l’ouvrage intitulé « La mijaurée d’Auguste C. »

 

On a beau être un philosophe qui escalade les sommets de la pensée et entend bien donner à l’humanité entière les clefs du bonheur, on n’en est pas moins un être de chair. Comme Auguste Comte (1798-1857), scientifique de haut vol, philosophe et père du positivisme, persuadé que les sciences et leur diffusion apporteront aux hommes le bonheur.

 

En attendant, la vie privée d’Auguste Comte est bien loin de respirer la sérénité. Entre Caroline Massin, son épouse avec laquelle la guerre est déclarée, et Clotilde de Vaux, une jeune femme dont il est fou amoureux, le grand philosophe perd la tête. C’est l’envers du décor du savant qui jongle avec les savoirs. Ce n’est pas très brillant.

 

Auguste Comte cède aux colères. Il en vient à forcer la porte de sa chère Clotilde dont la santé est déclinante. Le philosophe qui ne cesse de raisonner a perdu la raison.

 

Il n’y a pas de quoi rire même si souvent, on a bien envie de sourire au fil du récit enlevé et alerte d’Elisabeth Laureau-Daull, dont Auguste Comte est le héros malgré lui, incapable de mettre de l’ordre dans sa propre vie.

 

Avec une belle leçon à la clef : les plus grands philosophes sont aussi des hommes ordinaires.

 

Ouest-France  Didier GOURIN

Publié le 28/05/2024