L’ostinato d’une partition singulière hantée par l’amour à mort

Charivari dans un cimetière, fleurs et couronnes inversées, Naissance d’une passion.

Lui est du côté des notes désaccordées, elle est au bord des livres.

Ils se livrent, ils s’accordent: et leur amour fou est un maquis de rendez-vous avec des fantômes comme autant de duègnes ou de modèles fulgurants, romantiques en tout cas, inexorablement : Rilke, Pasternak, Schumann Robert et Clara.

 

 

Traversé par les nuits blanches de Saint-Pétersbourg, hanté par le prénom d’Adèle (H, plutôt que Blanc-Sec), cavalcadant dans les brancards d’un amour fou bretonnant, le deuxième roman de Daniel Morvan brasse large les gerbes de la passion, file au gré des elliptiques SMS et compose à sa manière, fiévreuse, emportée, une partition sur la vie et l’amour d’une femme.

 

 

Après un premier polar vénéneux : Miss Bella Donna, il livre ici un autre roman au titre botanique : La fille du Sorbier. Le fruit rouge dont les oiseaux se disputent les grappes est moins vénéneux, mais il dérègle les sens tout autant et affole les sentiments.

 

Vu d’ici, on exhume ces clefs pour folles journées romantiques, fascination littéraire, confession déracinée et la folie qui guette…

 

 

Mais demeure l’ostinato d’une partition singulière hantée par l’amour à mort.

 

OF Nantes / 28-10-2004