On peut lire et le relire ce livre, comme on égrènerait un chapelet.

Ce monde en train de naître de Cypris Kophidès est comme une entrée dans la mer. Au début celle-ci est glacée, alors on y pénètre doucement, avec la peur de ne pas y arriver. Puis les mots nous emportent au côté d’Anna, de ses douleurs, de ses doutes, de ses envies. C’est comme nager avec elle.

 

Au chapitre « raconter », le corps entier est entré dans l’eau, il n’y manque plus que la tête. On nage, on se laisse porter, envie d’aller plus loin, peur que ça s’arrête. Les images douloureuses sont difficiles, insupportables mais nécessaires pour y plonger la tête.

 

Au très beau chapitre « aimer », tel un onguent après toutes ces horreurs, le corps entier enfin peut se prélasser dans cette eau maintenant devenue douce.

 

On peut lire et le relire ce livre, comme on égrènerait un chapelet.

 

Sacha Larre