Alors qu’elle cueillait des jussies, la peintre et sculptrice Lydie Arickx sent sa tête tourner, prémisse d’un malaise inattendu, brutal et vertigineux.
Elle prend alors le chemin des consultations successives dans la froideur du milieu médical.
Le diagnostic est ferme : une tumeur bénigne logée dans le cerveau, nécessité d’une opération chirurgicale très risquée. Le corps et l’esprit vacillent.
Le livre retrace cette période douloureuse d’incertitudes.
Même s’il est construit comme un journal personnel, ce texte confronte l’angoisse du réel et la fiction de l’espérance.
Refuser l’idée de la mort.
Il lui faut éviter le naufrage, ne pas se noyer dans “une pluie de chagrin, nager dans la mer de l’angoisse, remonter la rivière de la force et enfin retrouver “les eaux” matricielles d’une re-naissance !
Subtilement, Lydie Arickx trouve la bonne distance entre son texte et le lecteur en contournant le pathos et l’écriture blanche.
Pour cela, elle sculpte ses phrases avec la sensibilité entière d’une artiste.
Apprendre à écrire comme réapprendre à vivre, tel est l’enjeu de ce livre.
“NOUS VIVONS”, par ce titre fort et affirmatif, elle nous raconte aussi son histoire d’amour avec ses proches.
Le Nous implique le regard inquiet des autres, il faut lui faire face.
Ainsi, écrit-elle, “l’amour renverse tout ce qui le remplit”.
Avec son approche de peintre, Lydie Arickx affirme que “le bonheur est pour chacun une couleur différente”.
Ce beau texte sensible et introspectif, éclairé par la lumière de la création littéraire nous offre un grand vertige, celui de l’amour de la vie.
Jean-François JAMBOU 12.12.2014