Alexandre PETROVSKI DARMON
Né à Paris, Alexandre PetrovskiDarmon est de souche macédonienne. De ce côté on pourrait facilement croiser sa famille dans les films de Kusturica. L’autre face est plus paisible et bourgeoise, au fil d’une douillette vie parisienne.
Doué pour la physique il aurait dû finir ingénieur atomique ou manieur de particules en blouse blanche. Mais non, depuis sa plus tendre enfance lui veut être peintre. Un jour, d’un musée à l’autre, il est sidéré par un tableau de Picasso, un nu allongé en gris. Sidéré et bouleversé.
Il entre dans Picasso comme en religion. Il fait ses gammes sur les portées de Picasso. Il dessine, peint à la manière de Picasso. « J’aurais pu faire des faux » ditil en riant. Il quitte le DEUG de physique et part de la maison pour vivre sa vie d’artiste. Il suit avec passion les cours de modèle vivant aux Beaux-Arts dispensés par Ouanès Amor (comme Bonnie qu’il rencontrera plus tard.) Et quand il postule à l’Ecole, il surprend : il débarque avec 28 kg de dossier, ne parle que de Picasso et Henri Moore. Il intrigue les examinateurs, on le prend.
Il fait partie de ces rares élus sur 3.000 candidats à passer la porte de la prestigieuse institution.
Il entre à l’atelier de Peinture d’Ouanès Amor.
Il apprend à connaître un peu les arcanes de la profession, travaille, suit les cours de morphologie, s’exerce à la gravure hors les murs et finit par se défaire de Picasso. Qu’il aime toujours quand même, avec Poussin, les symbolistes, les simples et divines œuvres romanes, les peintres flamands si truculents quand ils s’y mettent…
Aujourd’hui il peint sur de grandes toiles au rythme des verts et des roses qui se répondent comme on compose des fugues, avec une obstination qui le dépasse, il reprend sans cesse le motif, décline les variations.
Balthazar Forcalquier