UN CHEMIN TROUÉ
140 × 200 mm, 128 pages
978-2-911438-74-5
14,00 €
Le rêve d’un homme, l’histoire bouleversée d’une famille…
« Les pièces de soie s’entassaient en ordre parfait contre le mur, prêtes à être expédiées le soir même chez le fabricant. De la paume de sa main, Adrien caressait la soie brute. Plus tard, décreusée, elle passerait à la teinture ou à l’impression… »
La narratrice revient sur les lieux de son enfance et se souvient de sa jeunesse, de son père « le patron », d’Adrien, son grand-père. En 1893, celui-ci construisit une usine de métiers à tisser utilisant l’électricité.
Croissance florissante, construction des bureaux, de l’atelier, du dortoir et de la cuisine pour les jeunes ouvrières…
Vingt ans plus tard, il a fondé une famille de cinq enfants et l’ainé, Jean, doit effectuer la mise en place de la soie artificielle quand il reviendra du service. Ce jeune Jean, doué, vigoureux, amoureux de la vie, a vingt ans en 1913. Le service militaire est alors prolongé à trois ans et la guerre éclate…
À travers la vie de sa famille, Geneviève Metge rend hommage, non sans humour critique et tendresse, à ces tempéraments d’entrepreneurs passionnés qui créèrent les usines de soieries dans la région lyonnaise, mais considère aussi les ravages de la guerre, non seulement sur une génération mais sur une lignée.
Questionnant le « tissage » des destins les uns aux autres, elle nous entraîne dans une passionnante traversée sociale et intime, de la fin du XIXème siècle à nos jours. À la fois chronique familiale et restitution d’une époque, ce chemin troué est un témoignage sobre, émouvant, et pacifié.
Les petits regardaient leur père, les yeux écarquillés, ceux d’Angèle brillaient, les aînés écoutaient, ils ne perdaient aucune des paroles d’Adrien. Lui, Léon, scrutait son visage. D’une voix grave, sourde, les traits creusés, le regard brûlant, Adrien évoquait les bâtiments, l’atelier, les machines, mais il s’agissait d’une ambition beaucoup plus vaste. Il n’était plus le même homme, le séducteur, l’amateur de bons vins, il était Adrien, porteur d’un rêve qu’il avait su partager avec Angèle.