LES SANDALES DE THÉRÈSE

Jacques DELVAL
paru le 09/05/2000

140 × 205 mm, 160 pages
978-2-911438-07-8

14,00 €

À la sortie d’un film qui l’a bouleversé et ramené des années en arrière, un homme cherche à savoir pourquoi un

“ dieu ” est né en lui, pourquoi ils se sont aimés, perdus, pourquoi leur dialogue ne sait s’arrêter…

 

Avec Les sandales de Thérèse, Jacques DELVAL ouvre une enquête sur ces instants où tout homme, tel Œdipe à la rencontre de Laïos, est à la croisée des chemins, dans l’ignorance des enjeux.

Il évoque les lieux –

un jardin clos de hauts murs ”,  une plage d’Algérie bordée d’eucalyptus et de pins parasols ” – où s’origine l’appel.

Il interroge sans relâche ses différents visages, l’enfant, le scout, le méhariste et analyse les ingrédients d’une éducation religieuse et sentimentale.

 

 

La force d’attraction de ce récit d’apprentissage réside dans le coeur même du sujet : le désir.

Ardeurs et rebondissements, incertitudes et désespoirs, brûlot du désir amoureux, exigence de la quête spirituelle.

L’auteur alterne le dialogue direct, le monologue intérieur, la saisie poétique d’instants fusionnels avec la nature.

Toujours au plus près des élans, le rythme en épouse les balancements, saccadé ou ample, pour se révéler en filigrane circulaire autour d’un leitmotiv obsédant

 

Il n’est quune seule détresse. Avoir vu Dieu et n’en être pas mort. Il lui succède encore celle-ci qui devient vite maîtresse dans le coeur écrasé : douter d’avoir vu. Cest tout ! Après, le goût de la vie est comme un foyer renversé. ”

 

Archéologue par passion, mais la distance permet aussi l’humour, Jacques Delval déterre d’anciens journaux intimes, en extrait des fragments, et strate après strate, reconstruit l’histoire pour sonder l’improbable bien-fondé des choix.

 

Pourquoi sest-il détaché de ce qui aurait enraciné son appel ?

Pourquoi sa foi personnelle n’a-t-elle pas trouvé à s’établir au sein de l’Eglise ?

 

L’énorme machine conventuelle mise au point depuis des siècles pour approcher le divin et en communiquer la vie, ne remplissait plus sa fonction. ”

 

Mais le jeune homme qui se brûle sur les obstacles, franchit peu à peu les interdits, se libère de l’oppression morale.

 

Accepter, toujours accepter le sacrifice. Par quel odieux apprentissage était-il donc passé ? ”

 

Il s’autorise à désobéir, il s’autorise à rompre.

 

Au terme de l’enquête, si l’homme mûr peut s’accorder à l’enfant qu’il a été, c’est bien à travers la reconnaissance de cette pulsion vitale et de la rémanence en lui d’instants où sa conscience ouverte accueille une présence.

Le corps étreint de la femme, les pages noircies d’écriture n’ont pas détruit l’éblouissement des épiphanies.

 

Le dieu demeure. Il est là “ intact ”.

Une foi qui ne serait qu’abandon serait en danger de soumission. Jacques Delval, connu pour son talent d’écrivain de livres pour la jeunesse, transmet avec Les sandales de Thérèse, un témoignage émouvant d’une foi vivante où l’abandon et le questionnement sentremêlent en un incessant dialogue.

 

Lécriture sy découvre gagnante comme lieu de résistance.

 

Cypris Kophidès

DELVAL Jacques
09/10/19

Tout cela est beau, juste, source d’espoir.

Le livre de Jacques Delval ne correspond pas au « pacte autobiographique » défini par Philippe Lejeune puisque l’auteur, le […]