LES SILENCES DE ROSE
120 × 180 mm, 112 pages
978-2-37203-028-1
13,00 €
« Elle doit avoir cinq ans et c’est la première fois qu’elle se retrouve seule chez elle avec cet homme ».
Patrick Martinez nous raconte l’histoire de Rose, une jeune femme victime d’un viol et dont l’enfance est dévastée.
Un livre remarquable de par la place du lecteur qui va connaître les moindres gestes et sensations de Rose, son sentiment d’épouvante face à l’homme prédateur, face à sa mère haineuse, son sentiment d’étrangeté devant le monde qui l’entoure et qu’elle examine minutieusement, en posture d’observatrice.
Le récit avance avec une fausse tranquillité, un calme déniant la douleur.
En quelques cent-dix pages, avec sobriété et sensibilité, en utilisant la distance de la troisième personne, Patrick Martinez peint le tableau d’une « absence à soi-même », et pose la question du « comment vivre après ? »
L’auteur a été pendant presque vingt ans psychanalyste auprès d’enfants ayant subi de graves maltraitances, et sa connaissance, son expérience, ne sont sans doute pas étrangères à la force de ce premier roman.
Précis, fouillé, clinique. Saisissant.
Pourquoi faut-il lire
Les silences de Rose
de Patrick MARTINEZ ?
Parce que la vie d’une jeune femme, Rose, est dévastée par un viol subi alors qu’elle était une enfant, et que cette thématique nous concerne collectivement.
Parce que Patrick Martinez nous propose le temps d’une lecture une expérience singulière : voir le monde avec les yeux de Rose.
Plus bouleversant qu’une longue explication, un bref roman pour vivre de l’intérieur la vulnérabilité de l’enfant face à l’adulte, sa solitude.
Pour les interrogations qui se lèvent au cours de la lecture : pourra-t-elle, ou pas, mettre des mots sur une souffrance, les confier, rencontrer la douceur d’une écoute ?
Parce que cette fiction à l’écriture sobre et sensible éclaire la complexité des problématiques humaines, et parce que tout au long de cette histoire poignante, le lecteur suit une sorte de « fabrique » de la folie, avec en creux une question taraudante : comment travailler à éviter l’horreur ?
EXTRAITS
De nouveau il ébauche un sourire. De nouveau elle abaisse les yeux. Il reprend son air grave et prétend qu’il va dire quelque chose de sérieux. Quelque chose qui la concerne de très près. Quelque chose qui va sûrement lui faire plaisir, mais qu’elle ne peut comprendre qu’en regardant d’abord ce qu’il a à lui montrer. (P. 20)
****
Elle a chaud et voudrait pouvoir sécher ses mains qui sont devenues moites avec un peu de talc ou de la poudre de craie. Elle cligne des yeux et sent deux doigts de l’homme lui prendre le menton pour qu’elle redresse la tête. Deux doigts à la peau rêche, aux ongles mal coupés, et qui se mettent à caresser sa bouche. Deux doigts qui ne ressemblent plus aux pattes de la bête mais plutôt à une pince. Une pince qu’elle voit se fixer sur son nez, puis soudain s’éloigner et brandir devant ses yeux un petit morceau de peau.
L’homme sourit à vouloir lui faire croire qu’il tient serré entre les doigts un bout de son nez. Un petit morceau d’elle qu’il dit être prêt à lui rendre si elle s’engage à accepter tout ce qu’il lui demandera. C’est d’accord ? Elle acquiesce en cillant, il lui rend son bout de nez, puis, après un court silence, il ajoute qu’il est sûr qu’elle sait garder un secret. (P. 28-29)
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