Cypris KOPHIDÈS

Née d’un père grec et d’une mère française à Tours, Cypris Kophidès vit son enfance dans la campagne tourangelle.

La passion de la lecture s’affirme à ses quatorze ans avec la découverte de la bibliothèque familiale – sa mère est une lectrice – et surtout de la bibliothèque du lycée, et ne la lâchera plus..

De formation psychanalytique et littéraire, elle développe très vite un vif intérêt pour le monde intérieur, sensible, « l’âme humaine ».

Elle découvre l’œuvre de Dostoïevski, Novalis et le romantisme allemand, le surréalisme et sa façon à la fois radicale, ludique et provocante de questionner le monde.

Des voyages en Scandinavie et en Islande lui font découvrir une relation plus intime à la nature.

Etudes de Lettres modernes et une thèse de doctorat sur l’image féminine, André Breton et le surréalisme.

Elle se tourne conjointement vers l’ésotérisme, étudie les processus de divination, des astres aux arcanes, et la dynamique des rêves.

Cette interrogation sur le « destin » l’entraîne vers l’étude de l’œuvre de Jung, et plus largement de la psychanalyse qu’elle exercera quelques temps.

La peinture devient un support d’expression qui demeure, plus ou moins investi, selon les périodes, tandis que l’écriture s’inscrit dans une continuité, comme une nécessité, avec ou sans publication.

Elle est l’auteure de deux recueils de poèmes en prose publiés aux Editions Guy Chambelland, A Échos multiples (1979) et La Nuit traversière (1983).

Aux éditions la Tempérance, elle a écrit et édité une monographie sur l’artiste peintre Philippe Gouret, L’éternité Végétale (1993), avec Yannick Pelletier et Serge Hutin.

Éditrice chez Diabase depuis 1995 aux côtés d’Yves Bescond, elle a rédigé diverses introductions, réalisé plusieurs entretiens, avec Jocelyne Ollivier-Henry, Charles Juliet, Georges Bahgory et Yvon Le Men.

Entre 1998 et 2003, elle anime des séminaires sur l’eau, la terre, le feu et l’air, dans une perspective symbolique et analytique, et illustre chaque séance par la vie de héros de la mythologie grecque. Chiron le centaure, protagoniste de son dernier livre « Vingt-deux petits soleils » est l’un d’eux».

Dans L’Enfant de Trébizonde (2015, Diabase), elle questionne l’origine. Entre vérité et fiction, ce récit emprunte à la poésie comme au théâtre. En février 2019, L’Enfant de Trébizonde parait en langue grecque, traduit par Dimitris Daskas, aux Editions Tsoukatos. (Το παιδί από την Τραπεζούντα). Une adaptation théâtrale est en cours.

Dans Vingt-deux petits soleils (2019, Diabase), Cypris Kophidès met en scène Chiron, le docte Centaure. Proche de la mort, il raconte à un jeune enfant fuyant la guerre les moments de bascule de sa vie : La fascination de la force, la rencontre amoureuse, l’échange silencieux avec le paysage.

Auteure d’articles dans différentes revues, elle a écrit récemment « Ni plus ni moins : les Haïkus de Katina Vlachou » pour la revue belge « Traversées » et la revue grecque « Péri Ou », (octobre 2018), « Migrant » dans l’ouvrage collectif « Les Algorithmes de l’étrangéité », Collection Psychanalyse et Anthropologie du CIPA (L’Harmattan, automne 2018), et « La chose » dans l’ouvrage collectif « Fraternellement Charles Juliet » (avril 2019, Jacques André Editeur) en hommage à l’écrivain.

L’interrogation sur le destin, l’acceptation de soi, la métamorphose, la réconciliation avec les forces de la nature, la violence et la place possible de la beauté, autant de thèmes qu’elle n’a de cesse de questionner, aussi bien dans ses entretiens, que dans ses romans et ses récents articles. A chaque nouveau sujet, l’écriture propose un nouveau voyage.

Sur L’enfant de Trébizonde
« Ce livre déborde de tendresse, d’amour de la vie. Il donne de l’énergie, il fait du bien… »
Charles Juliet écrivain

Sur Vingt-Deux Petits Soleils, Une enfance de Chiron, roman.
« C’est un livre initiatique rempli de vie, d’humour aussi. Un livre de chevet à la fois enchanteur, douloureux, rassurant. Avec cet exceptionnel ouvrage-outil, Cypris Kophidès défriche pour faire apparaître des portes secrètes. C’est rare ».
Jani écrivaine et plasticienne

 



À l’occasion de la parution de Tiens, mange ! Tu aimes ? aux éditions de l’Épure, le cycle Paroles de créateurs a le plaisir de vous convier à une rencontre avec l’écrivaine Cypris Kophidès, née d’un père grec et d’une mère française.

Après ses recueils de poésie À échos multiples et La Nuit traversière, elle revient sur le parcours migratoire de son père, du Pont-Euxin à la Grèce puis de la Grèce à la France, pour composer son récit L’Enfant de Trébizonde, publié en 2015, traduit en grec en 2019. Alternant première et deuxième personnes, caractères romains et italiques, elle y fait résonner une diversité de voix pour donner à entendre l’ultime dialogue entre un père venu d’ailleurs et sa fille, à travers une prose poétique travaillée par des effets de théâtralité. Son roman d’apprentissage Vingt-deux petits soleils (2019), construit autour de la figure du centaure Chiron, précède Tiens, mange ! Tu aimes ? (2022), écrit avec trois autres femmes de sa famille franco-grecque. Ces quatre plumes de quatre générations différentes interrogent, dans un aller-retour entre le grec et le français, la transmission
des mémoires familiales par les pratiques langagières et culinaires, de Trabzon 1922 à Paris 2022. Agrémentés de recettes de cuisine de Grèce helladique et du Pont, les quatre récits rendent compte de la vitalité d’identités diasporiques sans cesse réinventées et généreusement ouvertes sur le monde. Dans cette circulation entre oral et écrit, grec et français, la parole des femmes substitue au discours officiel une pluralité de récits aptes à dire la manière dont les espaces sont vécus et l’histoire, parfois traumatique, est transmise.

Dans un contexte d’accélération des flux migratoires, les livres de Cypris Kophidès ont ainsi vocation à promouvoir, avec lucidité et sérénité, un espace de dialogues intergénérationnels, interlinguistiques et interculturels.

 

Présentation des ouvrages de Cypris Kophidès lors de son intervention “Mémoires gréco-pontiques en partage” organisée par l’INALCO dans le cadre du cycle “Paroles de créatrices”. Organisée en partenariat avec le groupe de recherche ELITE de l’Universidad Autónoma de Madrid et avec le soutien du Centre Culturel Hellénique.



Bibliographie

La Nuit traversière, Η νύχτα που μας διαπερνά (édition bilingue français-grec, Diabase, 2022)

Vingt-deux Petits soleils, Une jeunesse de Chiron (Diabase, 2019)
L’enfant de Trébizonde (Diabase, 2015)
La langue fraternelle, entretien avec Yvon Le Men, préface de Jean Rouaud (Diabase, Liens et Résonance, 2013)
Le regard amoureux, entretien avec Georges Bahgory, préface de Plantu (Diabase, Liens et Résonance, 2012)
Avec les Inuit du Nord Groenland, entretien avec Jocelyne Ollivier-Henry, préface de Jean Malaurie (Diabase, 2007)
D’une Rive à l’autre, entretien avec Charles Juliet (Diabase, Liens et Résonance, 2006)
Philippe Gouret, L’éternité Végétale avec Yannick Pelletier et Serge Hutin (la Tempérance 1993)
La Nuit traversière (Éditions Chambelland, Le Pont de l’Epée, 1983)
A Echos Multiples (Éditions Chambelland, La coïncidence, 1979)

 

Publications aux éditions Diabase :