L’ARBRE AU VENT

Marie-Hélène BAHAIN
paru le 07/09/2005

130 × 200 mm, 96 pages
978-2-911438-32-9

15,00 €

« L’air qu’il respire lui apporte un peu du corps de sa mère. Ses poumons se nourrissent des particules qui émanent d’elle. Et si en ces moments chaque jour renouvelés il se sent si proche, si intimement lié à elle, c’est à cause de cela. Il ne le sait pas. Il n’a jamais pensé que vivre dans un espace étroit permettait de se nourrir de l’autre. Il ne le dit pas mais il aime ce rapprochement entre eux avant la nuit. Pendant quelques minutes il vit un bien-être, une satisfaction, celle des premières semaines d’existence. »

 

On l’appelle le Bérot. Mais, pour sa mère, c’est Norbert.

Quand il a fini de soigner les cochons, il pêche ou braconne, histoire de lui rapporter de quoi manger.

À deux, ils vivent dans une caravane, au bord de la rivière. Ou plutôt survivent. « Bon à rien », disent certains.

Les mots à l’intérieur le déchirent.

Et de la violence qu’ils déchaînent, il ne sait que faire.

Seule la mère, silencieuse, le protège du pire. Comme aux premiers jours de sa vie.

Et l’arbre au vent qui chante dans les branches lui sert de refuge.

 

Loin du procédé, la phrase courte et précise de Marie-Hélène Bahain scande ces vies brutes gonflées de sensations, confrontées à la violence du réel intérieur et extérieur et ne ménageant que rarement quelques espaces de paix.

Comment vivre sans cette mère qui lui sert de rempart contre les pulsions qui l’assaillent ?

C’est de sa voix qu’il a besoin, de ses mots. Quand il commence à les entendre chanter à l’intérieur de lui, alors le poids du monde lui semble moins lourd.

Et ce secret, gardé comme un trésor, l’allège.

 

La force de ce roman tient à l’économie de sa forme.

Métaphore du lien archaïque entre la mère et son nourrisson, il semble esquisser le trajet d’une naissance tardive, naissance au langage intérieur donnant soudain la force, toujours mystérieuse, de supporter le monde.

 

Louise L. LAMBRICHS

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